François Delagnes - Sphères

October 10 - 30, 2019

 
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The horizon does not have its own place; it has presence only from the place where it is perceived. It’s also the visible limit of the terrestrial sphere. To give it presence I must look beyond this line, to that which is missing, go towards that which I cannot see, to “see more than what I don’t see.” “Visible things and the world are always behind what I see of them, on the horizon, and what we call visibility is this same transcendence.” (C. Merleau Ponty on clairvoyance).

At least, this is what I understand from the attraction I have for these minimalist landscapes and the relationship they have with my research on painting, the sky as space, the sea as surface and the horizon as limit, including notions such as light, color, form and time. It is a visual articulation of the place where hyperrealism and abstraction become one, where the horizon, the border between the visible and the invisible, doesn’t reproduce the visible, but renders it visible.

Following in the footsteps of painters to the places that have become legendary for their skies, horizons, colors (Collioures and Le Havre in particular), I capture on film, in one long take, the variations of light, differentiations of forms and colors, the evolution of this system, of the day which extends from night to night.

Shooting frame by frame while controlling the time between each shot allows me to successively expose thousands of images on one roll of Super 8 or 16mm film. But a film isn’t just the sum of its images, it’s also a temporal form. The meaning of an image therefore depends on the previous film frames on the roll, as well as on the duration which separates them and on the ellipse which assembles them; their succession creates a new reality which isn’t just the simple sum of the employed elements.

It’s a kind of knot in the framework of simultaneity and succession, an aggregation of detailed examinations of visibility, a dialog between the sphere and the line, or even between painting, sculpture and cinema.”

François Delagnes

L’horizon n’a pas de lieu propre, il n’a de présence que de l’endroit où il est perçu. C’est aussi la limite visible de la sphère terrestre. Chercher au-delà de cette ligne, ce qui est absent pour lui donner une présence, aller vers ce que je ne vois pas, pour : « voir plus que je ne vois ». « Les choses et le monde visibles sont toujours derrière ce que j’en vois, en horizon, et ce qu’on appelle visibilité est cette transcendance même » (C.Merleau Ponty à propos de la voyance).

C’est du moins ce qui je comprends de l’attirance que j’ai pour ces paysages minimalistes et du rapport qu’ils entretiennent avec mes recherches sur la peinture, le ciel comme espace, la mer comme surface et l’horizon comme limite englobant par la même d’autres notions telles que la lumière, la couleur, la forme et le temps. Une articulation visuelle où hyperréalisme et abstraction se confondent, où l’horizon, la frontière entre le visible et l’invisible ne reproduit plus le visible, mais rend visible.
Sur les traces des peintres dans des lieux devenus mythiques pour leurs ciels, horizons, couleurs (Collioure, Le Havre en particulier), je saisis sur le film, dans un plan fixe, les variations de la lumière, les différenciations des formes et des couleurs, l’évolution de cet ensemble, du jour qui s’étend, de la nuit à la nuit.

Le déclenchement image par image de la caméra et la régulation du temps entre chaque prise de vue me permet d’insoler successivement des milliers d’images sur la pellicule super 8 ou 16mm. Mais un film n’est pas que la somme de ces images, c’est aussi une forme temporelle. Le sens d’une image dépend donc de celles qui la précèdent sur la pellicule mais aussi de la durée qui les sépare, de l’ellipse qui les assemble et leur succession crée une réalité nouvelle qui n’est pas la simple somme des éléments employés.
C’est une forme de nœud dans la trame du simultané et du successif, une concrétion de la visibilité mise à plat, un dialogue entre la sphère et la ligne ou encore entre peinture, sculpture et cinéma.

François Delagnes

 
 
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